5.2.6.1.5 Les exemples et commentaires
suivants se rapportent spécialement à l'accessibilité des boîtes de jonction placées
derrière des luminaires.
Ils s'appliquent par analogie aux boîtes de jonction
placées derrière d'autres appareils.
1. Délimitation entre boîte et luminaire
Il s'agit ici de cas où se trouve derrière le luminaire une boîte de
jonction munie de ses bornes et qui de ce fait constitue un élément de l'installation.
Les bornes du luminaire doivent être considérées comme points de jonction du récepteur
et par conséquent être indépendantes de la boîte de jonction.
Ces points de jonction peuvent être des bornes volantes, des bornes
fixées à l'intérieur du luminaire ou les bornes d'un starto-stabilisateur (Pos. 5). Le
raccordement du luminaire à la boîte de jonction peut se faire au moyen d'une fiche ou
de liaisons enfichables (Pos. 4 et 6).
Les bornes de la boîte de jonction (Pos. 2) peuvent être des bornes
fixes ou des bornes volantes. Afin que ces bornes appartiennent de façon sûre à une
partie fixe de l'installation et ne soient pas manipulées lors de chaque montage et
démontage du luminaire, il est indispensable que la boîte de jonction soit munie d'un
couvercle. Pour le raccordement du luminaire, il y a lieu de prévoir des conducteurs ou
câbles adéquats, ainsi qu'une ouverture dans le couvercle (Pos. 3).
De plus, ce couvercle doit être fixé de telle sorte qu'il ne soit pas
nécessaire de l'enlever pour monter et démonter le luminaire.
Les schémas de raccordements précités sont représentés dans les
figures 1 à 4. Les positions indiquées dans le texte se rapportent à ces figures.
Lorsqu'on peut présumer qu'une installation comprendra de grands
luminaires, il faut s'abstenir de prévoir des boîtes de jonction derrière ceux-ci.
Mais dans tous les autres cas, en particulier dans les appartements, la
pose de boîtes de jonction derrière les luminaires est admissible sans restriction.
Fig. 1 à 4 Boîtes de jonction derrière des luminaires pour des
installations avec conducteur de protection séparé
Légende Fig. 1 à 4
5.2.6.1.6 Lors de la conception d'une installation ou lors de la
vérification à la mise en service, il est parfois constaté que les températures
atteintes par les interfaces entre bornes et conducteurs sont supérieures à celles que
peuvent supporter l'isolation des conducteurs en service normal.
Dans ce cas, des précautions doivent être
prises pour que la température atteinte par les bornes en service normal n'affecte pas
l'isolation des conducteurs qui leur sont connectés.
Les températures des bornes résultent de la
température ambiante et de l'échauffement en service normal.
Les normes des matériels fixent des valeurs
limites conventionnelles d'échauffement dans des conditions d'essai définies, mais
n'indiquent pas en général de limite pour les échauffements admissibles dans les
conditions de service. De telles normes sont par exemple l'EN 60439-1, l'EN 60439-3 et le
HD 528.
Les températures des bornes sont influencées
par la chaleur dissipée en service normal par les matériels. Cette chaleur peut être
due aux:
- sources de chaleur internes (pertes de chaleur)
- sources de chaleur externes (p.ex. consommation
d'énergie supputée)
Les températures des bornes dépendent
également du respect des conditions de mise en oeuvre des connexions qui peuvent
influencer la résistance électrique et la dissipation de la chaleur.
La compatibilité entre les températures des
bornes des matériels et les températures préconisées pour les isolants des conducteurs
et câbles doit être obtenue par des dispositons appropriées lors de la mise en oeuvre
(tableau ci-dessous).
Moyens permettant de
limiter les températures des bornes
Moyens |
Effets, remarques |
Limitation du remplissage des enveloppes (armoires, coffrets, goulottes, conduits). |
La limitation du remplissage des goulottes et conduits est recommandée lorsque de nombreux circuits sont issus d'un même tableau: il est alors préférable de prévoir plusieurs goulottes ou conduits. |
Espacement des matériels facilitant leur ventilation naturelle. |
Un espacement entre deux matériels voisins permet une meilleure dissipation de la chaleur. Il y a lieu de se référer aux dispositions indiquées par les constructeurs. |
Répartition adéquate des matériels dissipant de la chaleur à l'intérieur des enveloppes. |
Il est recommandé de disposer les matériels dissipant de la chaleur de manière à ne pas compromettre le fonctionnement correct des autres matériels. D'autres dispositions telles qu'interposition d'écrans ou de déflecteurs, peuvent être mises en oeuvre à cet effet. |
Ventilation naturelle ou forcée ou climatisation des armoires, des coffrets ou des locaux. |
Une ventilation forcée du matériel peut être nécessaire dans des applications spécifiques, par exemple pour assurer la protection contre la pénétration des poussières. |
Réduction de puissance (surdimensionnement) des matériels par l'emploi de matériels ayant un courant nominal plus élevé, donc dissipant moins de chaleur. |
Le surdimensionnement des matériels permet une diminution de la température des bornes, pour autant que les matériels permettent une telle réduction de puissance. |
Choix du matériau constitutif des enveloppes des armoires ou coffrets dans lesquels les bornes sont installées. |
La conductibilité thermique est améliorée. |
Maintien du serrage correct des conducteurs dans les bornes. |
Utilisation de bornes qui sont assurée contre le desserrage. |
Choix d'une isolation appropriée du conducteur. Températures limites que peuvent supporter en service permanent certaines isolations de conducteurs: - EPR ordinaire (caoutchouc éthylène-propylène 60 °C) - PVC normal (chlorure de polyvinyle) 70 °C - PVC résistant au feu (chlorure de polyvinyle) 90 °C - VPE (polyéthylène réticulé) 90 °C - SIR (caoutchouc silicone) 180 °C - EVA (éthylène-vinylacetate) 110 °C - Polyolefine sans halogène 90 °C |
Si des conducteurs à isolation élastomère sont utilisés au lieu de conducteurs à isolation thermoplastique permettant des températures plus élevées, il peut être nécessaire de réduire la puissance des matériels auxquels les conducteurs doivent être raccordés. |
Choix d'une section plus forte que celle requise pour le circuit correspondant (également pour de courts tronçons). |
Un changement de section nécessite le montage d'une borne intermédiaire. |
Remplacement de l'isolant des conducteurs par un gainage supportant des températures plus élevées ou remplacement des conducteurs par des conducteurs avec un isolant mieux approprié, sur une longueur suffisante. |
Les conducteurs supportant des températures au moins égales à 110 °C sont recommandés pour alimenter des matériels présentant des températures élevées, tels que certains luminaires ou appareils de chauffage. |
Longueur d'épanouissement des conducteurs isolés à la sortie de la gaine des câbles multiconducteurs suffisante pour permettre une réduction de la température compatible avec la température des conducteurs. |
Le choix d'une longueur d'épanouissement suffisante peut être basé sur l'expérience. |
5.2.6.2.2
Les termes «jonctions» et «connexions» englobent non seulement les
jonctions simples, mais aussi les points de dérivation.
1. Clarté de l'installation d'un appartement ou
local similaire.
Dans le cas d'un appartement ou d'un local similaire la «clarté de
l'installation» sera considérée comme satisfaisante si l'agencement des canalisations
permet de comprendre sans trop de peine, sans en posséder le plan et même si elles sont
noyées, quel est le schéma des connexions.
Lorsqu'un même départ conduit à plusieurs interrupteurs,
prises-réseau et emplacements de luminaires, cette clarté est généralement assurée si
l'installation comprend un nombre suffisant de boîtes de jonction et si l'on n'effectue
pas trop de connexions sur les bornes de raccordement des appareils. Dans les
appartements, on devrait éviter de prévoir des dérivations à partir de luminaires car
cela peut présenter un risque d'interversion des conducteurs dans l'installation lorsque
le luminaire est raccordé par une personne ordinaire. (fig.1à 4)
2. Clarté de l'installation dans les autres endroits
Dans les autres endroits, la «clarté de l'installation» est
généralement réalisée étant donné les exigences requises pour la sécurité
d'exploitation, ainsi que pour les éventuelles extensions et modifications des
installations; d'où la nécessité d'une plus grande subdivision et d'un plus grand
nombre de coupe-surintensité et boîtes de jonction.
Les canalisations partant de prises-réseau, d'interrupteurs, de
récepteurs et analogues sont admissibles, même si ces canalisations traversent plusieurs
locaux, comme par exemple l'alimentation:
- de plusieurs prises-réseau installées soit à la
terrasse d'un restaurant pour raccorder des lampes de table, soit près des fenêtres
d'une rangée de bureaux, soit près de plusieurs places de travail, soit encore sur une
canalisation verticale située dans une cage d'escaliers;
- d'une rangée de luminaires fluorescents, contigus
ou non;
- d'un plafond lumineux;
- d'appliques dans un restaurant avec commande
individuelle ou centralisée.
De telles canalisations sont admises pour alimenter à la fois des
prises-réseau et des récepteurs.
figure 1:
Cette installation n'a pas la «clarté»
requise parce qu'elle comporte trop de points de passage: inadmissible
figure 2 :
Cette installation comprend un nombre suffisant
de boîtes de jonction: correct
figure 3 :
Cette installation comprend un nombre suffisant
de boîtes de jonction, qui sont placées derrière les luminaires: admissible
figure 4 :
Partie d'un étage d'un bâtiment d'habitation
en éléments préfabriqués. Dans cette partie l'installation n'a pas la clarté voulue
parce que la ligne principale passe successivement par 6 boîtes de jonction et que
celles-ci, étant situées derrière les luminaires, ne sont pas particulièrement
accessibles: inadmissible
Si les boîtes de jonction 1.1 à 1.6 sont
raccordées directement à un coupe-surintensité: admissible
Si les boîtes de jonction sont logées dans le
plafond ou dans les parois de façon à être normalement accessibles, il est possible de
connecter plusieurs boîtes de jonction successives: correct
Légende figure 1 à 4
5.2.6.2.3
Sécurité des jonctions dans les conducteurs neutre et de protection
1. Jonctions dans le conducteur neutre
Lorsque dans des circuits 2LN et 3LN divers récepteurs monophasés
(ohmiques, inductifs, capacitifs) sont raccordés entre les différents conducteurs
polaires et le conducteur neutre commun, il y a risque de surcharge du conducteur neutre
et de ses jonctions. Ce sont particulièrement les contacts neutres de prises-réseau
raccordées à des circuits 2LN et 3LN qui sont concernés lorsque des récepteurs LN sont
branchés. Par conséquent, il ne faut pas ponter entre eux les contacts neutres des
différentes prises-réseau.
Exemple
:
Un récepteur ohmique ayant un courant de service de 8 A est raccordé
à une prise-réseau LNPE, alimentée par le conducteur polaire L1. A une autre
prise-réseau LNPE, alimentée par le conducteur L3, on raccorde un récepteur inductif
dont le facteur de puissance est de 0,75 et le courant de service de 8 A. Si le conducteur
neutre est ponté d'une prise à l'autre, un courant de 12,4 A traverse la partie du
conducteur neutre. En branchant un récepteur capacitif à une troisième prise-réseau
alimentée par le conducteur L2, le courant dans le jonction au neutre augmente encore.
Théoriquement, si l'on raccordait trois récepteurs ayant chacun un
courant de service de 10 A, le premier purement ohmique, le deuxième purement inductif et
le troisième purement capacitif, un courant de 27,3 A circulerait dans le neutre
ensemble. Or les bornes de jonction 1) des conducteurs neutres des prises-réseau 10 A ne
sont pas dimensionnées pour un tel courant. (Le conducteur de protection PE, les
alvéoles PE et les coupe-surintensité ne figurent pas sur le schéma)
2. Jonctions dans le conducteur de protection
Lorsqu'une canalisation passe par plusieurs prises-réseau,
interrupteurs, récepteurs, etc., la fiabilité du conducteur servant à la protection est
en général assurée si l'on évite de le couper aux points de connexion. C'est ce qu'il
faut s'efforcer de faire dans les installations nouvelles. Lorsqu'il s'avère impossible
d'éviter le sectionnement du conducteur de protection en certains points, comme par
exemple dans les installations en câbles, les mises en service partielles, les
dérivations et analogues, on vouera une attention particulière à la qualité des
jonctions, qui doivent être assurées contre tout desserrage intempestif.
Lorsque dans un appartement il faut prolonger le conducteur de
protection après son passage dans un luminaire facilement démontable et devant être mis
à la terre, la prolongation doit être effectuée à partir d'une borne séparée et la
mise à la terre du luminaire doit être réalisée au moyen d'un conducteur de protection
distinct.
3. Si, dans une installation où l'on applique la
mise au neutre selon le schéma TN-C (ou ancien schéma III), la ligne d'alimentation
d'une prise-réseau ou d'un récepteur devant être mis à la terre était raccordée aux
bornes du luminaire, il y aurait un risque que le conducteur PEN soit interrompu ou mal
raccordé en cas de montage ou démontage du luminaire. L'installation située en aval
pourrait alors mettre en danger les personnes et les choses par l'intermédiaire des
luminaires, prises-réseau, récepteurs et analogues mis à la terre. Afin d'éviter ce
risque, il n'est pas admis de raccorder le conducteur PEN de l'installation aval dans le
luminaire. Dans ce cas, le conducteur PEN doit être amené sans solution de continuité
jusqu'à la boîte de jonction (figures 1 à 9).
S'il s'agit d'une installation avec conducteur de protection séparé,
il est admis de raccorder le conducteur de protection de l'installation située à l'aval
dans les luminaires, pour autant que les jonctions satisfassent aux exigences relatives
aux Généralités sur les jonctions (figures 10 à 12).
figures 1 à .9 Installations sans conducteur de protection séparé
admissible
admissible
admissible
inadmissible
inadmissible
inadmissible
admissible
correct
correct
figures 10 à 12 Installations avec conducteur de protection
séparé
conducteur de protection ne passant pas par le
luminaire: correct
point de jonction séparé pour conducteur de
protection dans le cas de luminaires facilement démontables: correct
point de jonction pour conducteur de protection
dans le cas de luminaires montés à demeure: admissible
Légende figures 1 à.12
1 luminaire, mise à terre obligatoire
2 point de raccordement LN du luminaire
3 point de raccordement PE du conducteur de
protection
4 liaison séparée pour conducteur de protection
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